Nutrinoë voit la décarbonation comme une opportunité

Les acteurs de la nutrition animale se sont penchés, à l'occasion du Carrefour des matières premières, vendredi 15 septembre au Rheu (Ille-et-Vilaine), sur les enjeux de décarbonation et de souveraineté alimentaire pour les productions animales.
Les acteurs de la nutrition animale se sont penchés, à l'occasion du Carrefour des matières premières, vendredi 15 septembre au Rheu (Ille-et-Vilaine), sur les enjeux de décarbonation et de souveraineté alimentaire pour les productions animales. ©Y. BOLOH

Au Carrefour des matières premières, organisé par Nutrinoë vendredi 15 septembre au Rheu (Ille-et-Vilaine), les acteurs de la nutrition animale ont appelé à un vrai projet national pour lutter contre la décapitalisation des cheptels tout en proposant des solutions de décarbonation.

Pour Hervé Vasseur, président de Nutrinoë, l’association des fabricants bretons d’aliments, la crise à laquelle doit faire face la nutrition animale ne doit pas décourager les éleveurs, notamment les jeunes qui souhaitent s’installer alors que les marchés des produits animaux manquent de matières. Les prix des viandes et du lait ont d’ailleurs été soutenus cette année, comme le montraient les projets d’investissement entendus dans les allées du Space, et entretiennent donc un certain optimisme sur le terrain.

Le recul des volumes d’aliments s’accélère

« Nous avons connu de nombreuses crises et nous avons toujours su y faire face », résume le président malgré la baisse de volumes de 3,5 % connue en Bretagne en 2022 et celle de 4,4 % encore enregistrée au premier semestre 2023. « Il est vrai que la tendance s’accélère puisque nous sommes à — 5,7 % en juillet 2023 par rapport à juillet 2022 », constatait-il en introduction du Carrefour des matières premières, organisé par l’association vendredi 15 septembre au Rheu (Ille-et-Vilaine).

Et la Bretagne n’est pas la seule région à voir ses volumes se contracter. La prospective pour la nutrition animale française à cinq ans, présentée par Paul Cappe de Baillon, responsable matières premières et études économiques à La coopération agricole Nutrition animale, place ainsi la production nationale en retrait de 2 % en 2027 par rapport à 2022.

Contrecarrer la spirale négative

Les principaux enjeux auxquels sont confrontés les fabricants d’aliments pour animaux sont la décapitalisation des cheptels, le non-renouvellement des générations d’éleveurs ainsi que le développement de la fabrication à la ferme qui, déjà bien implantée en porcs (entre 35 et 40 % des exploitations porcines), semble vouloir croître aussi en volailles. Une volonté collective de reconquête d’une autonomie alimentaire nationale semble seule à même de contrecarrer la spirale dans laquelle les productions animales sont entrées, la France perdant cette année son indépendance en volume, même en viandes porcines.

« Nous pouvons répondre aux demandes sociétales, notamment à la décarbonation, sans qu’il soit nécessaire de décapitaliser le cheptel », martèle Vincent Héral, responsable RSE du Snia. Certaines filières comme le lait (Cniel) et les céréales (Intercéréales) ont déjà annoncé leur plan de décarbonation pour répondre à la Stratégie nationale bas-carbone (dont la troisième version trois va être publiée cette semaine). Le Snia s’est également engagé à réduire de 20 % l’empreinte carbone de l’élevage liée à l’alimentation animale d’ici 2030, que ce soit par la réduction de l’impact carbone en formulation, la poursuite des performances nutritionnelles ou la réduction des rejets (effluents des monogastriques et méthane entérique des ruminants).

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