Un an après sa sortie, Carbon Extract, développé par Agrosolutions, filiale de Bioline, a su convaincre puisque « parmi 114 dossiers, il a été lauréat des Sima Innovation Awards dans la catégorie Services et logiciels avec la médaille de bronze », se réjouit Ludivine Allardon, manager Agrosolutions, lors de notre rencontre, le 9 novembre, au Sima de Paris Nord - Villepinte.
« Après le digital, le sujet d’aujourd’hui, c’est le carbone », observe Laurent Martel, directeur général de Bioline by InVivo. « Dans une exploitation de grandes cultures, 70 à 80 % des émissions viennent de l’azote, constate Philippe Hamelin, directeur de Bioline Solution. Aujourd’hui, les prix augmentent, l’azote va devenir l’une des principales charges de l’exploitation et, d’un point de vue environnemental, l’Europe doit réduire de 20 % d’ici 2030 ses émissions de GES. Il faut qu’on revienne à l’agronomie de précision, optimisée et efficiente, on a moyen d’atteindre ce défi de réduire les émissions de GES sans nuire à la production et au revenu du producteur. »
100 000 ha diagnostiqués
Carbon Extract, développé en octobre 2021, « évalue le potentiel carbone du sol (émission et stockage) d’une exploitation », explique Philippe Hamelin. Un bilan qui nécessite de faire remonter plus de 4 000 données, un temps de saisie considérable, optimisé grâce à Smag Farmer qui permet de transférer les data (80 %) directement sur l’outil. « De deux jours de saisie, on passe à une demi-journée », affirme Laurent Martel.
Cette solution Carbon Extract s’intègre dans la lutte contre le réchauffement climatique, ce qui lui a valu d’être primée. La remise de ce prix « est un beau moyen de célébrer les 100 000 ha diagnostiqués juste avant le salon », se félicite Ludivine Allardon. Plus de 230 conseillers ont été formés à l’outil dans plus de 80 structures (coopératives, centre de gestion, chambre d’agriculture…) et plus de 1 600 diagnostics ont été contractualisés à ce jour. Le diagnostic coûte entre 200 et 250 €.
« Carbon Extract a été développé pour les grandes cultures, l’élevage va être intégré fin 2022 et l’objectif est d’intégrer un maximum de méthodes pour que, quels que soient les ateliers d’exploitation (vigne, arboriculture…), on puisse avoir un diagnostic le plus complet possible », expose Gauthier Lacour, consultant Agrosolutions.
Des projets à venir
Bioline continue de s’investir dans l’agriculture de demain. « Au niveau du crédit carbone, on est en train, avec quinze coopératives, de faire une société qui s’appelle Carbon & Co pour commercialiser auprès des industriels les crédits carbone qui seront réalisés par les coopératives, les agriculteurs certifiés », explique Philippe Hamelin.
De plus, InVivo souhaite développer une filière grande culture certifiée. Pour Laurent Martel, « le rachat de Soufflet apporte deux avantages : le premier, c’est un accès direct aux agriculteurs et donc la capacité d’accélérer la proposition de nos offres auprès d’eux ; le deuxième, c’est que Soufflet est un agro-industriel, et donc on va aussi pousser les valorisations des bonnes pratiques des agriculteurs dans nos filières agro-industrielles. Notre enjeu demain, c’est de pouvoir proposer une baguette de pain tracée, bas carbone, avec une juste rémunération de l’agriculteur, de tracer toute la filière en blockchain. On va aussi le faire avec les brasseurs qui sont demandeurs. »
Meunerie
