Se connaissant depuis leur création respective en 2018 et partageant les mêmes valeurs autour de la transition agroécologique, Icosystème et Pour une agriculture du vivant (PADV) ont signé, mardi 25 février, durant le Salon de l’agriculture, une convention de partenariat qui se traduit aujourd'hui par une offre commune de formation continue à l’agronomie et l’agroécologie, Agrocursus-IR.
Ce parcours reprend le programme Agrocursus créé et déployé par Icosystème depuis deux ans et le complète avec les indicateurs de l’indice de régénération (IR) conçu par PADV, permettant ainsi de mesurer de façon encore plus complète le progrès des exploitations engagées en matière de transition agroécologique.
Une même vision du socle agronomique
« Nous sommes vraiment bien alignés ensemble sur la transition et la façon de la déployer. D’ailleurs, Icosystème a rejoint notre conseil d’administration depuis un an, tient à préciser Anne Trombini, directrice générale de PADV. Nous avons une vision commune autour du socle agronomique de la transition et l’IR vient renforcer ce socle. »
Chacun apporte ses forces dans ce partenariat : pour PADV, outre l’IR, c’est aussi son implication dans les filières et la création de valeurs et, pour Icosystème, c’est la robustesse de son expertise technique qui participe à sécuriser économiquement l’agriculteur. « Nous allons aider l’agriculteur à se projeter sur trois à cinq ans et à anticiper au maximum les risques ; la peur économique peut venir de la peur de l’échec technique », avance Arnaud Richard, cofondateur et DG d’Icosystème.
50 groupes formés d’ici 2028
Sur le terrain, le parcours Agrocursus-IR a été lancé fin 2024 avec une dizaine de groupes. L’objectif est d’atteindre une vingtaine de groupes en 2026 et une cinquantaine à l’horizon 2028 avec des agriculteurs, des techniciens et technico-commerciaux de coopératives et négoces agricoles, ou encore des acteurs de l’aval.
Ces groupes de douze à quinze personnes peuvent être mixtes, en intra ou interentreprises et les niveaux sont mélangés. Ce qui contribue à décloisonner, enrichir les échanges, aligner les discours et créer de l’émulation. « In fine, c’est très rassurant pour les agriculteurs et les techniciens de voir qu’ils ne sont pas seuls », souligne Anne Trombini.
Mesure de l’IR en début et fin du parcours
La formation est déroulée sur 12 à 18 mois autour de cinq ateliers collectifs sur le terrain et de sessions en digital évaluées au moyen de quiz. Soit au total 25 heures en digital et 35 heures en présentiel. Un questionnaire préalable permet de situer le niveau de connaissances des participants.
Le premier atelier est consacré au diagnostic du système de cultures : les agriculteurs prennent leur exploitation comme référence, et les techniciens ou TC une ferme de leur territoire, ou peuvent aussi le travailler avec un agriculteur de leur groupe. « Le lien sera fait entre le diagnostic et les indicateurs de l’IR », ajoute Erwann de Barry, responsable du développement et des partenariats chez Icosystème.
L’IR, travaillé en début de formation pour situer le niveau du système de culture de l'exploitation prise en référence par le participant, sera ensuite à nouveau mesuré après le dernier atelier qui porte sur le plan d’action élaboré pour « aller vers plus de performance agronomique, écologique et économique ». Les trois autres ateliers abordent la fertilité des sols, les couverts végétaux et la gestion durable du salissement des parcelles.
« Se sentir moins seul dans son cheminement »
Le fait que la formation soit étalée dans le temps permet une mise en application des ateliers pratiques et aussi des retours d’expérience immédiats. « Les participants vont revenir avec des photos et partager leurs succès et leurs échecs. Ils vont ainsi se sentir moins seuls dans leur cheminement », poursuit Erwann de Barry. Quant aux modules à distance, « ils permettent de mieux gérer son temps, complète Arnaud Richard. Et nous proposons de nombreux OAD et outils sur la plateforme digitale qui incitent à y revenir. »