Catherine Racle, dirigeante du négoce Bresson, passe le relais

Catherine Racle vient de laisser la direction du négoce familial Bresson à ses enfants Damien et Coraline. Ici, photo en 2021 prise à l'occasion du centenaire de l'entreprise (qui aurait du être fêté en 2020) dans le vieux moulin racheté par Camille Bresson, arrière-grand-père de Catherine.
Catherine Racle vient de laisser la direction du négoce familial Bresson à ses enfants Damien et Coraline. Ici, photo en 2021 prise à l'occasion du centenaire de l'entreprise (qui aurait du être fêté en 2020) dans le vieux moulin racheté par Camille Bresson, arrière-grand-père de Catherine.

Depuis le 1er juillet, Catherine Racle a transmis à ses enfants Damien et Coraline les rênes du négoce familial Bresson qu’elle dirigeait depuis vingt-trois ans.

« Je suis quand même retournée au bureau lundi car nous sommes en pleine moisson », nous confie Catherine Racle dès le début de son interview, mercredi 5 juillet, portant sur la transmission à ses enfants, la 5e génération, du négoce Bresson qu’elle dirigeait depuis vingt-trois ans jusqu’au 1er juillet dernier.

Date à partir de laquelle Damien et Coraline ont repris les rênes, respectivement en tant que PDG et DG, après deux ans de réflexion sur leur désir de poursuivre l’aventure familiale et l’organisation la mieux adaptée. « Ils sont totalement propriétaires de la société depuis le 16 juin, à la suite d’une donation-partage que j’ai souhaité mettre en place », ajoute-t-elle.

Damien aux céréales et Coraline à l’exploitation

Dans l’entreprise depuis douze ans, Damien Racle, 38 ans, est responsable des céréales, gérant leur achat et leur commercialisation, le marché à terme et la mise en place des filières avec le service qualité. Sa sœur Coraline, 36 ans, montée à bord il y a neuf ans, a pris en main la logistique, la gestion et le suivi des sites, et le management des chefs de silo et des chauffeurs. Elle reprend aussi une partie des dossiers de sa mère, comme le suivi des comptes agriculteurs.

« Damien et Coraline sont très complémentaires et peuvent s’appuyer sur des collaborateurs motivés et loyaux. Je leur fais bien sûr totalement confiance et je reste disponible en cas de besoin », précise Catherine Racle qui tient à exprimer sa « fierté d’avoir pu prendre le relais en 2000 et su faire progresser l’entreprise, forte aujourd’hui de 73 M€ de CA et de 36 salariés, pour la transmettre à [son] tour. Je suis très fière de cette saga familiale. Toutes les entreprises n’ont pas cette chance. »

Un vieux moulin des moines de Cîteaux

Cette saga familiale a démarré il y a 103 ans avec le rachat par Camille Bresson, l’arrière-grand-père de Catherine Racle, du vieux moulin de Saulon-la-Chapelle (Côte-d’Or), construit en 1200 par les moines de Cîteaux. « Puis, mon grand-père Lucien a poursuivi l’activité de mouture de blé et d’orge pour les paysans du village jusque dans les années soixante. Il l’a alors cessée pour se consacrer à la collecte qui s’était développée avec l’utilisation des engrais et un premier silo construit dans les années cinquante. »

L’aînée de ses cinq filles, Lucette, maman de Catherine, a repris ensuite le flambeau. « Avec le dynamisme de mon père Robert et le concours de mon grand-père, l’activité s’est développée. À son tour, ma mère a eu trois filles. Pour l’anecdote, aucun garçon n’est né au moulin alors que celui-ci fut habité par des moines durant des siècles », continue de relater Catherine.

Pilote de l’informatisation

Baignant dans l’univers du négoce dès son plus son jeune âge, elle fait cependant ses premiers pas professionnels à l’âge de 19 ans au sein d’une agence de voyages car, à l’époque, elle ne voulait pas « de ce métier de fou avec des clients qui venaient au moulin à toute heure, même le jour de Noël ». Mais elle a vite perdu ses illusions sur « un ailleurs qui n’était pas aussi bien que je l’imaginais ».

Aussi, au bout de trois ans, elle répond à la sollicitation de ses parents pour rejoindre l’affaire familiale. « J’ai débuté comme secrétaire, puis j’ai pris la comptabilité et me suis ensuite intéressée à l’informatisation de l’entreprise dans les années quatre-vingt. » Une passion informatique qui ne l’a pas quittée puisqu’elle participait encore mardi à une réunion portant sur le changement d’ERP.

La présidence de NCE vacante

Si tenir l’affaire familiale fut un véritable plaisir, en apportant notamment sa vision dans un milieu très masculin, Catherine Racle reconnaît toutefois « que le réglementaire [l’]épuisait ». Elle est alors soulagée de ne plus se lever le matin « en [se] demandant ce qui va nous tomber dessus et en appréhendant la gestion de plus en plus lourde des dossiers administratifs et les nombreux contrôles ». « J’ai fait ma part en termes d’évolution. Les jeunes sauront prendre, appuyés par nos équipes, tous les dossiers à bras-le-corps. »

Catherine Racle a également laissé progressivement ses différents mandats et va quitter la présidence du comité régional Négoce Centre-Est qui accueillera en août une nouvelle déléguée régionale. Et tient à remercier à ce propos la FNA pour son appui précieux aux entreprises de négoce, ainsi que le réseau Actura dont la société Bresson est membre. Désormais, elle compte bien prendre le temps de vivre et être plus présente pour sa petite-fille Lya de 7 ans, ses parents et ses amis. Et aussi apprendre l’italien « pour retrouver [ses] racines car [ses] grands-parents paternels étaient d’Italie ».

Ce contenu est réservé aux abonnés d'agrodistribution
Je suis abonné
Je me connecte
Je ne suis pas abonné
Je découvre