« Avec l’impact du Covid, du réchauffement climatique et de la guerre en Ukraine sur le marché des céréales, la meunerie connaît un contexte peu favorable depuis quelques années, soulignait Jean-François Loiseau, président de l’Association nationale de la meunerie française (ANMF), en ouverture de la convention annuelle de la meunerie, vendredi 16 juin à Paris. Les meuniers français n’ont pas répercuté l’ensemble de la hausse des coûts des matières premières, de l’énergie et des salaires sur le prix de la farine. Ils ne peuvent pas aujourd’hui baisser leurs prix rapidement, comme le demande le ministre de l’Économie à tout le secteur agroalimentaire, car nos entreprises ont actuellement des marges historiquement faibles, plombant déjà leur capacité d’investissement. »
Ne pouvant pas être présent en clôture de la convention pour des raisons d’agenda, le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, a apporté tout son soutien à la filière. « S’il y a des secteurs qui peuvent baisser leurs prix dès maintenant, pour d’autres comme le vôtre cela n’est pas possible. Pour que votre filière tienne, chacun doit pouvoir trouver sa rémunération. Et pour cela, il ne faut pas lui demander de produire à perte. »
Les NBT bientôt en débat
Malgré ce contexte économique tendu, la filière doit continuer de s’adapter pour relever les nombreux défis qui l’attendent. Les deux tables rondes ont permis de balayer tous ces enjeux (climatiques, environnementaux, sanitaires, sociétaux…) et de proposer quelques pistes pour y faire face. Parmi celles-ci, la possibilité d’utiliser de nouvelles technologies comme les NBT pour accélérer la sélection variétale.
« La France et l’Europe doivent pouvoir accéder à cette technologie dès lors qu’elle permet de réduire l’usage des produits phytosanitaires, de l’eau et offre une meilleure résilience des cultures face au changement climatique, telle est ma position et celle du gouvernement, précisait Marc Fesneau. Un texte européen devrait être déposé sur la table du Conseil vers le 5 juillet pour que nous puissions enfin débattre sur le sujet. »