« Le kiwi est un arbre pour la vie, souligne Christophe Congues, président d’Euralis, lui-même producteur à Moumour dans les Pyrénées-Atlantiques. Je teste actuellement chez moi la culture des premiers kiwis rouges, sous une ombrière agrivoltaïque qui les protège de la lumière (1/3 seulement reçue par les plants) et de la pluie. Si cette production est concluante, nous la proposerons à nos adhérents. » Euralis revient ainsi en ce mois d’avril sur cette filière kiwis qui se développe au sein de la coopérative et met en avant des adhérents qui se lancent dans cette production.
Une demande en hausse
Nouvelle filière de diversification mise en place par Euralis pour les producteurs qui souhaiteraient développer un nouvel atelier, le kiwi est un fruit d’avenir, tant sa consommation s’accroît. En France, elle a progressé de 10 000 t ces sept dernières années. Or les vergers actuels vieillissent et il est temps de planter pour approvisionner le marché.
Partenariat entre coopératives
Euralis a ainsi noué un partenariat avec la coopérative landaise Scaap Kiwifruits de France, pour accompagner les agriculteurs, du dimensionnement de leur projet à la commercialisation des fruits, en passant par le choix de la parcelle, des variétés et le travail à apporter, soit 900 heures par an et par hectare.
Un verger protégé
« Il faut compter 70 000 € d’investissement par hectare, détaille Cédric Brana, responsable filière kiwi chez Euralis. Cela comprend les plants, les poteaux, les filets anti-grêle et brise-vent, le système d’aspersion d’eau pour l’irrigation et les sprinklers pour la protection contre le gel. Les arbres produisent leurs premiers fruits quatre ans après avoir été plantés, puis leur production est exponentielle jusqu’à la huitième année. On a ensuite un plateau pendant 35 ans, à raison de 25 t/ha. »
Un plan de financement adapté
La proposition s’adresse exclusivement à de nouveaux producteurs bénéficiant d’une main-d’œuvre familiale. Ceux-ci bénéficient de subventions arboricoles et d’une avance de trésorerie de 7 000 €/ha versée par la Scaap Kiwifruits. Le plan de financement est adapté et le remboursement du prêt arboricole standard ne démarre que la cinquième année. « Ce qui nous importe est de toujours avoir un solde de trésorerie positif sur l’exploitation, de l’année zéro à l’année quatre », précise Cédric Brana.
60 projets signés
Cent vingt exploitations ont manifesté leur intérêt pour cette production, dont quarante ont signé des projets totalisant 60 ha, sur la zone Gascogne et Gave Océan, où le terroir et les conditions pédoclimatiques sont les meilleurs. Euralis va ainsi « livrer » des vergers à la Scaap Kiwifruits qui en assurera le suivi agronomique et commercialisera la production. Les producteurs deviendront alors adhérents de cette autre coop.