À la suite de la diffusion, lors de son dernier congrès, d’une enquête menée sur le thème du travail auprès de collégiens, lycéens et étudiants de la filière agricole, le Naca (Négoce agricole Centre-Atlantique) a entamé une série de réflexions et d’initiatives pour accompagner les négociants de son périmètre dans, notamment, la construction de leur marque employeur.
Propositions de visites et témoignages
« Nous allons nous poser et réfléchir en groupe pour un travail de fond sur les valeurs du négoce et la façon de les marketer, sur la politique de rémunération, les conditions de travail, le développement d’une démarche RSE… Tout un ensemble de pistes pour mieux faire connaître nos entreprises et nos métiers auprès des candidats potentiels », décrit Simon Aimar, directeur du Naca.
Parmi les premières actions mises en œuvre, le Naca a fait parvenir aux écoles agricoles, qui ont été sollicitées pour l’enquête, un flyer proposant des visites d’entreprises de négoce ou des témoignages de négociants au sein des établissements. « Nous avons eu des premiers retours avec des demandes de visites pour début décembre », précise Nicolas Pugeaux, chargé de mission eau-environnement au Naca, qui a géré l’enquête. Ainsi, des étudiants de BTS Acse d’une MFR vont aller visiter la société Chantegrains.
Des résultats quelque peu déroutants
Le Naca espère de la sorte améliorer la visibilité du négoce qui est plutôt méconnu du public jeune, comme le montre l’enquête réalisée avant l’été dernier, à partir d’un sondage Google géré en interne et relayé auprès d’élèves et étudiants d’écoles en agriculture, du niveau collège au niveau ingénieur. En effet, une grande majorité des 186 répondants disent avoir un niveau de connaissance faible à très faible du négoce agricole.
Plusieurs autres éléments de réponse demandent également à s’y arrêter, car ils sont sûrement à réfléchir dans le cadre des politiques RH. C’est le cas d’une aspiration des jeunes à une mobilité professionnelle plus marquée « que ce que nous pensions », reconnaît Simon Aimar, avec 70 % d’entre eux envisageant de changer plusieurs fois d’employeurs au cours de leur carrière. « Ce résultat peut être déroutant, car il signifie que le turn-over pourrait se révéler important. Alors, si nous voulons garder ces jeunes dans les entreprises, il va falloir savoir proposer des évolutions de carrière », poursuit Simon Aimar.
64 % comptent sur leur réseau
Justement, en termes d’évolution, ils sont 40 % à envisager de changer de métier durant leur parcours professionnel, 30 % étant sans avis et 30 % considérant leur choix définitif. Et ils ont globalement une certaine appétence pour la formation. Les jeunes interrogés accordent également de l’importance aux conditions de travail, à l’aménagement des horaires et du temps libre, à la rémunération, à la diversité des missions et à l’autonomie (43 % préfèrent le statut d’entrepreneur, d’indépendant à celui de salarié).
Quant aux facteurs pouvant influencer leur choix de métier, ils peuvent être multiples et relèvent surtout du volet humain : les rencontres (43 %), la famille (29 %) et l’entourage autre (20 %). Et, point à souligner, les valeurs sociétales de l’entreprise (17 %).
En termes de recrutement, ce sondage pointe aussi des constats intéressants : 70 % des jeunes sont prêts à quitter leur département d’origine pour trouver un emploi, et les canaux privilégiés (plusieurs réponses étaient possibles) seraient surtout le réseau et le « bouche-à-oreille » pour 64 %, puis, les réseaux sociaux pour 30 %, les agences de recrutement pour 26 %, et Pôle emploi pour 16 %.



Paulin Robinet
Émelyne Labeyrie
Martin Lechenet